Le cannabis au Manitoba
 

Le cannabis et la santé.

Notions élémentaires sur le cannabis

Le cannabis, l'herbe, le pot, la marijuana, marihuana ou marie-jeanne et la drogue sont des termes qui désignent tous les fleurs ou sommités fleuries des plantes Cannabis sativa et Cannabis indica. Le cannabis est généralement roulé en une cigarette ou fumé dans une pipe ou dans une pipe à eau (appelée « bong »). Il peut aussi être vaporisé en utilisant les fleurs séchées de la plante ou des concentrés. Les concentrés de cannabis resteront interdits à la vente jusqu'à l'adoption de nouvelles dispositions législatives.

La plante de cannabis contient des centaines de composés chimiques. Le tétrahydrocannabinol (THC) est le produit chimique qui apporte une sensation d'euphorie aux personnes qui consomment du cannabis. Les effets des THC comprennent le sentiment de bien-être, la relaxation et l'augmentation de l'appétit, ainsi que la paranoïa, l'anxiété et la dépression. Le cannabidiol (CBD) est connu pour ses propriétés médicinales pour soulager la douleur, la nausée, l'inflammation et l'anxiété, mais il ne provoque pas d'intoxication.

À l'instar de l'alcool, la consommation de cannabis entraîne tout un éventail d'effets. Plus on consomme du cannabis (ou plus le produit contient des concentrations élevées de THC), plus les effets sont forts. Il est possible de prendre très peu de cannabis et de ressentir des effets légers, et il est possible d'en prendre trop et d'être malade.

Risques pour la santé liés au cannabis

Certains facteurs augmentent les risques liés à l'utilisation du cannabis, notamment lorsqu'on commence à en consommer à un jeune âge ou lorsque la consommation est importante, soit tous les jours ou plusieurs fois par jour.

Fumer du cannabis fréquemment et sur une longue période de temps peut endommager vos poumons, particulièrement si vous retenez la fumée après l'avoir inhalée. Consommer du cannabis tous les jours ou presque augmente le risque de souffrir d'anxiété, de dépression, de psychose ou de schizophrénie. L'utilisation fréquente et à long terme du cannabis peut avoir des effets négatifs sur la mémoire, sur la capacité à se concentrer à l'école ou au travail et, chez certaines personnes, elle peut nuire à la motivation.

Contrairement à ce que l'on croit, il est possible de faire une surdose de cannabis. Ce n'est pas mortel, mais une consommation excessive de cannabis peut être très désagréable et avoir les effets suivants : somnolence, confusion, désorientation, maladresse ou perte de coordination, syncope, étourdissement, douleur thoracique, battements cardiaques rapides, lents ou inégaux, crises de panique, perte de contact avec la réalité, paranoïa et convulsions. Consultez immédiatement un médecin en cas de surdose si vous avez une douleur thoracique, des crises de panique ou des convulsions.

Si vous avez pris trop de cannabis et que les effets sont trop intenses, et que vous n'avez pas de douleur thoracique, de convulsions ou de perte de contact avec la réalité, assurez-vous de vous trouver dans un endroit sûr et ne conduisez pas de véhicule ou de bicyclette. À mesure que les effets du cannabis s'estomperont, vous devriez commencer à vous sentir moins anxieux et à ressentir moins d'inconfort.

En cas de symptômes mineurs, téléphonez au Centre antipoison (1 855 776-4766 ou 1 855 7POISON) ou à Health Links--Info Santé (204 788-8200 ou 1 888 315-9257 sans frais) pour obtenir des conseils 24 heures sur 24.

Le cannabis risque également d’entraîner une dépendance et certaines personnes qui essayent d’arrêter le cannabis présentent des symptômes de sevrage comme l’irritabilité, des difficultés à dormir, un état de manque et de l’anxiété. Environ 9 % des utilisateurs de cannabis développent une dépendance. Si vous ou l’une de vos connaissances êtes aux prises avec des problèmes de dépendance, communiquez avec le Service centralisé d’aide aux jeunes alcooliques et toxicomanes au 1 877 710-3999, ou le service d’aide contre les dépendances du Manitoba au 1 855 662-6605.

Les mythes sur le cannabis

1er mythe -- Le cannabis ne crée pas de dépendance.

Faux.

Environ une personne sur onze (9 %) développe une dépendance au cannabis. Le risque est presque deux fois supérieur si l'on commence à consommer du cannabis lorsqu'on est un adolescent ou un jeune adulte. De même, si l'on commence à utiliser du cannabis plusieurs fois par semaine, le risque de développer une dépendance augmente et se situe entre 25 et 50 %.

Si vous ou l’une de vos connaissances êtes aux prises avec des problèmes de dépendance, communiquez avec le Service centralisé d’aide aux jeunes alcooliques et toxicomanes au 1 877 710-3999, ou le service d’aide contre les dépendances du Manitoba au 1 855 662-6605.

2e mythe -- Tout le monde utilise du cannabis.

Faux.

Au Manitoba, 55 % des habitants ont essayé le cannabis à un moment donné de leur vie. Cependant, en 2017, 80 % des Manitobains ont signalé ne pas avoir consommé de cannabis au cours de l'année.

3e mythe -- On a le droit de conduire lorsqu'on utilise du cannabis.

Faux.

De nombreuses études scientifiques montrent que l'utilisation du cannabis double le risque d'être impliqué dans un accident de voiture. Le cannabis reste dans le corps même après que vous cessez d'en ressentir les effets. Vos facultés peuvent encore être affaiblies des heures après que vous ne ressentez plus d'état d'euphorie. Si vous avez consommé du cannabis, la décision la plus sage est de ne pas conduire jusqu'au lendemain. En cas de consommation fréquente de cannabis, il est possible que les niveaux de cannabis constamment présents dans votre corps rendent la conduite illégale, même si vous ne sentez pas que vos facultés sont affaiblies.

Il est illégal de conduire un véhicule à moteur en ayant les capacités affaiblies par la drogue, y compris le cannabis. Les personnes qui le font peuvent être accusées d'une infraction et encourir des peines prévues au Code criminel ainsi que des sanctions, comme une suspension du permis de conduire en vertu du Code de la route. Il est important que les personnes, y compris celles inscrites au programme de marijuana à des fins médicales, fassent attention de ne pas prendre le volant si leur capacité de conduire est affaiblie par la drogue; autrement, elles risquent d'entraîner des blessures ou même la mort pour elles-mêmes ou d'autres personnes. Elles pourraient alors faire face à de sérieuses conséquences juridiques.

4e mythe -- On ne peut pas faire de surdose de cannabis.

Faux.

Il n'y a pas de décès attribuable directement à la consommation de cannabis, néanmoins, il est possible de faire une surdose et d'être physiquement malade (nausée, vomissement) et de souffrir de paranoïa, de psychose à court terme (perte de contact avec la réalité) et d'anxiété extrêmes. Ces effets peuvent mettre plusieurs heures à se dissiper, en fonction du mode de consommation du cannabis. Le risque de surdose est particulièrement élevé si vous consommez des produits comestibles à base de cannabis faits à la maison, car il n'est généralement pas possible de mesurer exactement votre dosage.

Consultez immédiatement un médecin en cas de surdose si vous avez une douleur thoracique, des crises de panique ou des convulsions. En cas de symptômes mineurs, téléphonez au Centre antipoison (1 855 776-4766 ou 1 855 7POISON) ou à Health Links--Info Santé (204 788-8200 ou 1 888 315-9257 sans frais) pour obtenir des conseils 24 heures sur 24.

Pour en savoir plus sur les effets du cannabis sur la santé, veuillez consulter manitoba.ca/health/cannabis.

Le cannabis et la grossesse

L'usage de cannabis durant la grossesse peut nuire à la santé du bébé et peut avoir des effets à long terme sur la croissance et le développement de l'enfant. Il n'y a aucun niveau connu de consommation sécuritaire de cannabis pendant la grossesse, il est par conséquent recommandé de s'abstenir d'en consommer si vous êtes enceinte ou si vous avez l'intention de le devenir. Les personnes qui consomment beaucoup de cannabis, en particulier celles qui le mélangent avec du tabac, courent un plus grand risque d'avoir un bébé prématuré. Le bébé est aussi susceptible d'avoir un plus faible poids à la naissance, une moindre vivacité d'esprit et une croissance plus lente. De nombreux bébés exposés au cannabis ont aussi présenté des troubles neurocomportementaux ainsi que de faibles habiletés de mémorisation et une attention moindre une fois qu'ils étaient plus âgés.

L’usage de cannabis peut aussi altérer le lait maternel; les THC passent dans le lait maternel et sont ensuite transférés au cerveau et aux cellules graisseuses du bébé, où ils peuvent demeurer pendant des semaines. On recommande aux femmes de cesser de consommer du cannabis pendant la période d’allaitement.

Pour en savoir plus, veuillez consulter le : www.gov.mb.ca/health/cannabis/pregnancy.fr.html.